CPF 2025 : tout ce qui va changer pour la formation professionnelle

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Un reste à charge minimum s’appliquera désormais à tout titulaire souhaitant mobiliser son compte personnel de formation, sans exception liée à la situation professionnelle ou au statut. La prise en charge automatique à 100 % disparaît pour la majorité des formations, y compris celles considérées comme prioritaires par l’État ces dernières années.

Le décret publié le 14 avril 2025 rebat les cartes pour les organismes de formation, en introduisant de nouvelles obligations de certification et une surveillance renforcée des fraudes. Les modalités de financement évoluent aussi pour les micro-entrepreneurs bénéficiant de l’ACRE, dans le sillage du projet de loi de finances 2025.

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Ce qui motive la réforme du CPF et du financement de la formation en 2025

En 2025, le compte personnel de formation se transforme radicalement, poussé par l’urgence de maîtriser une dépense publique qui n’en finit plus de déraper. Depuis deux ans, France compétences, le chef d’orchestre du secteur, tire la sonnette d’alarme : le déficit du financement de la formation professionnelle n’est plus un secret pour personne. Face à cette impasse, la loi de finances 2025 impose un recentrage : optimiser les ressources tout en maintenant l’accès à la formation pour le plus grand nombre.

Quelques chiffres suffisent à mesurer le raz-de-marée : plus de deux milliards d’euros engloutis dans le CPF rien qu’en 2023. Le dispositif, pensé comme un levier d’autonomie, a suscité un engouement massif, notamment dans les métiers en tension. Résultat : des attentes toujours plus grandes chez les salariés, mais aussi des dérives qui font grincer des dents. L’apparition d’un reste à charge pour tous signe un choix assumé : impliquer chaque titulaire dans sa démarche, freiner les détournements et préserver la viabilité du système.

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Cette réforme cherche aussi à mieux ajuster l’offre de formation aux besoins réels du marché du travail. Lors des consultations, les partenaires sociaux ont mis sur la table le problème récurrent du décalage entre certaines formations et les perspectives d’embauche. L’État affiche sa volonté de mieux relier emploi, droits CPF et dynamique des entreprises. En ligne de mire : des transitions professionnelles qui tiennent la route, des compétences utiles, et des trajectoires qui servent à la fois les salariés et la compétitivité économique.

Décryptage du décret du 14 avril 2025 : ce qui change concrètement

Le décret 2025-341 bouleverse le fonctionnement quotidien du compte personnel de formation. Dès le 1er juillet, chaque titulaire devra s’acquitter d’un forfait de 100 euros pour toute inscription à une formation, à l’exception des demandeurs d’emploi. Ce paiement sera prélevé automatiquement par la caisse des dépôts au moment de la validation du dossier sur Mon Compte Formation.

Désormais, la logique de l’abondement personnel se précise : entreprises et branches professionnelles peuvent compléter les financements en ligne, tandis qu’un agent de la CDC pourra intervenir si le projet relève d’une reconversion ou d’une formation jugée prioritaire. Côté alimentation, les droits CPF s’accumuleront désormais une fois par an, au printemps, ce qui promet une gestion simplifiée et plus lisible pour tous.

La pression s’accentue aussi sur les organismes de formation. À partir de maintenant, ils devront afficher leurs taux d’insertion, détailler leurs partenariats et fournir des garanties sur la qualité des contenus. La CDC renforcera ses contrôles pour s’assurer que chaque formation proposée est légitime et conforme. La lutte contre la fraude prend une nouvelle dimension, avec la création d’un registre public des organismes habilités, accessible directement sur Mon Compte Formation.

CPF, ACRE, loi de finances : quelles nouveautés pour les bénéficiaires et les organismes de formation ?

Le secteur de la formation professionnelle entre dans une nouvelle ère avec ces mesures. La liste des formations éligibles au CPF se resserre : priorité donnée aux certifications inscrites au RNCP et aux parcours qui favorisent la reconversion ou la création d’entreprise. Pour les créateurs et repreneurs d’entreprise, le CPF et l’ACRE s’articulent plus simplement, pour permettre des démarches moins complexes et des accès facilités aux formations certifiantes. L’idée : concentrer les financements sur les besoins concrets du marché du travail.

Pour les bénéficiaires du CPF, la participation financière devient la norme. Elle concerne aussi bien les bilans de compétences que les démarches de validation des acquis de l’expérience (VAE). Les demandeurs d’emploi, toujours accompagnés par France Travail, restent, eux, exonérés. Les dispositifs de transitions collectives, qui accompagnent les mobilités internes ou les reconversions, continuent également à être accessibles sans reste à charge.

Côté organismes de formation, la sélection se durcit. Seules les structures référencées, capables de prouver le sérieux de leurs programmes et leur efficacité sur le terrain, conserveront leur présence sur la plateforme. La loi de finances 2025 entend ainsi favoriser des parcours plus sécurisés, éviter les dérives et garantir aux salariés comme aux demandeurs d’emploi une offre solide et transparente.

formation professionnelle

Où s’informer et anticiper les évolutions à venir ?

Comprendre les réformes du compte personnel de formation exige aujourd’hui un suivi attentif des sources fiables. La plateforme Mon Compte Formation, pilotée par la caisse des dépôts, reste la référence pour retrouver toutes les informations à jour sur les droits, les formations accessibles, ou les modalités de participation financière. Les notifications régulières permettent de rester informé à chaque étape clé, un avantage non négligeable pour les salariés et professionnels en quête de clarté.

Ce suivi ne s’arrête pas là. Sur le terrain, les conseillers en évolution professionnelle (CEP) sont présents partout en France. Leur rôle ? Aider à décrypter les parcours, cibler les formations pertinentes selon le projet, l’emploi visé ou la situation dans l’entreprise. N’hésitez pas à solliciter leur expertise pour anticiper les effets concrets des nouvelles mesures.

Voici quelques ressources incontournables pour suivre ces évolutions :

  • La caisse des dépôts met régulièrement à disposition des guides pratiques et des fiches techniques, pensés pour les organismes de formation.
  • France Compétences publie des analyses détaillées sur le financement de la formation professionnelle et restitue les dernières évolutions réglementaires.
  • Les acteurs de la compétence, syndicats, fédérations, associations sectorielles, assurent une veille active, partagent leurs analyses sur l’abondement et la mobilisation des droits CPF.

Enfin, gardez un œil sur les actualités de France Travail, qui détaille les mesures spécifiques aux demandeurs d’emploi et fournit des outils pour comprendre l’évolution de l’offre de formation professionnelle.

En filigrane de cette réforme, une réalité s’impose : la formation professionnelle n’est plus un simple droit acquis, mais un choix stratégique, à peser, à anticiper, à investir. Chacun devra apprendre à naviguer entre contraintes et opportunités, pour ne pas laisser filer sa chance de rebondir.